Les Enquêtes de Nancy Drew - Le Château Hanté de Malloy - Test
Jeux Vidéo /
Critique
- écrit par gyzmo, le 17/11/2009
(
Le Château Hanté de Malloy – neuvième aventure de la franchise vidéoludique, ne décevra pas les amateurs de la demoiselle. Quant aux autres et ceux plus exigeants...
Au royaume des point'n click, n'est pas reine qui veut. Surtout pas celle que l'on nomme Nancy Drew. Car malgré la bonne volonté de ses développeurs, ses qualités éparses et un certain talent pour construire de jolies ambiances, aucun épisode de sa saga fleuve n'a su s'imposer comme un éventuel concurrent aux grands standards du genre. D'ailleurs, Nancy et ses démiurges ont-ils vraiment eu un jour l'envie (et les moyens) d'un tel hold-up ? Rien n'est moins sûr. Et peu importe. A l'arrivée, avec ses ratés, ses instants médiocres (ici...) et ses moments de grâce (...ou là), les enquêtes de la jeune détective ont su trouver leur public. Un public pas des plus exigeants, pas des plus torturés. Qui aime les énigmes sans trop se fouler et les bonnes histoires sans trop de surprises.
Sur
ces critères légèrement caricaturaux, Le Château Hanté de Malloy - neuvième aventure de la franchise vidéoludique,
ne décevra pas les amateurs de la demoiselle. Ou pas tout à fait. L'atmosphère
est bien rendue, notamment grâce aux musiques d'accompagnement et aux décors
lugubres. Le scénario débute sur une banale disparition pour aboutir vers
quelque chose de réfléchi, voire même de captivant. Comme à leur habitude, les
auteurs de cette trame engourdie flirtent avec le fantastique et l'étrange pour
- très vite, démonter le mystère par d'éternelles explications plus ou moins rationnelles.
A la manière de la série Scoubidou,
histoire de rester dans l'excellence en matière de références. Malheureusement,
tout le reste constituant le soft n'est pas à la hauteur des précédents
épisodes. Hormis l'héroïne, le sur-jeu (ou
non-jeu) des doubleurs français est une catastrophe. La traduction en langue de
Molière a été bâclée, rendant impossible (sans patch, du moins) la résolution de
certaines énigmes. Ces dernières, en nombre important, sont présentées par des
textes explicatifs peu explicites, mal mis en page, trop pixellisés. Du coup, le
niveau de difficulté se voit inutilement augmenté, faisant appel à une logique déstabilisante
(inversion des sens habituels de lecture) et compliquée à comprendre (les
schémas bordéliques de la maison de poupées). Cela se tasse en fin de parcours,
grâce aux problématiques raisonnables alors posées. Par contre, plus que le
château hanté lui-même, l'obscurantisme de certaines énigmes du jeu fait froid
dans le dos. Au même titre que les puzzles, les mini-jeux (fléchettes, jeu des
erreurs, chasse aux moutons) manquent d'originalité, tombent dans la redite.
Grossièrement, qui plus est (la séance des cocktails, identique à celle des plats
cuisinés du Loup Blanc d'Icicle Creek). Une fois encore, l'inventaire n'a pas
été amélioré : de petits icônes illisibles obligent que l'on passe son
temps à ouvrir / fermer ces documents pour les identifier. L'intérêt de passer tous
ces obstacles reste néanmoins intacte, ne serait-ce que pour révéler les
secrets de Malloy - preuve d'un scénario sympathique. Mais au prix de nombreuses
heures de frustration et d'énervement. De quoi faire réfléchir les
brainstormers du prochain Nancy Drew pour qu'ils réussissent à nous sortir un
épisode équilibré, inattendu et aussi travaillé que leur Crâne de Cristal, seule enquête à avoir bénéficiée d'une relativement parfaite alchimie.
Et si les responsables de la traduction française lisent ces lignes, par pitié :
faites un stage de perfectionnement, ça nous évitera à l'avenir bien des
cheveux blancs.