Dragon Age : Origins - Test
Jeux Vidéo /
Critique
- écrit par knackimax, le 27/11/2009
(
Tags : dragon age origins test bioware jeux personnage
Un grand JdR pour un jeu graphiquement poussiereux malgré une modélisation des visages experte et un bestiaire aux petits oignons. Un excellent titre tactique également qui aurait mérité un travail un poil plus poussé.
Une semaine après la sortie de Dragon Age : Origins sur PC et Xbox 360, le jeu vidéo RPG le plus attendu de l'année nous fait l'honneur de s'adapter à la capricieuse console de Sony (en terme de développement de titres multiformats). Sept petits jours de plus pour peaufiner un jeu qui fait entre temps beaucoup parler de lui essentiellement en bien mais parfois avec un pointe ou une larme de déception de la part de la population qu'il l'attendait en palpitant. Ce n'est certes pas en sept jours que le développement graphique à été repris bien évidemment mais est ce que ce portage est au moins aussi bon que ses jeunes ainés?
Et il faut avouer que des qualités Dragon Age :
Origins en a un paquet à commencer par une composante nécessaire
et probablement suffisante à savoir son univers et son roleplay qui
y engage les interactions entre PJ (personnages joueurs pour les non
initiés) et PNJ (personnages non joueurs). A ce niveau le tableau
est particulièrement bon. On ne vous dira pas que c'est parfait mais
c'est
particulièrement bien travaillé. Si les membres de votre
groupe réagissent entre eux de manière savoureuse en se balançant
des piques pendant les longues marches en forêt par exemple, il ne
s'agit ici que d'un bonus fort agréable, d'un trait d'humour qui
allie esprit et efficacité scénaristique. L'essentiel de
l'excellent travail de dialogues est concentré sur le journal des
quêtes. En effet, ici l'alignement, les phrases utilisées sont
particulièrement sensibles dans l'histoire et influent de manière
concrète sur les événements. Une fois une action perpétrée il
est tout simplement impossible de la défaire (mis a part en
utilisant ces techniques honteuses de triche à la sauvegarde). Ainsi
il vous faudra payer les conséquences de vos paroles et de vos actes
auprès des PNJ et des populations qu'ils représentent et ce dans un
scénario assez agréable à suivre mais aussi auprès de vos
compagnons d'armes. Ces derniers si ils ne sont pas homogénéisés à
votre caractère se retrouveront, à terme, à vous déserter
ou encore à essayer de vous poignarder. Il est donc important
de s'entourer convenablement et de bien choisir lorsque la croisée
des chemins vous offre le bon comme le moins bon choix. On ne tarira
pas d'éloges sur cet aspect du jeu particulièrement bien huilé et
qui vous emmènera jusqu'à des sommets rarement atteints dans le
plaisir d'immersion.
Au delà de cela on note une progression d'une
savante difficulté qui sait s'équilibrer grâce à un gameplay
tactique lors des affrontements auxquels il vous sera demandé de
participer. Ici tout moment d'inadvertance peut se révéler fatal et
il est une fois de plus important de responsabiliser le joueur. Un
gros bourrin qui fonce tête baissé sera une simplification pour les
quelques premières heures de l'histoire mais se retrouvera
très
vite limité si il ne s'entoure pas de camarades avec des compétences
complémentaires aux siennes et qu'il faudra savoir paramétrer ou
utiliser à bon escient. C'est donc une fois de plus de haute
voltige, assez pour nous embourber encore plus dans ce sentiment
d'appréciation qui nous unie à la galette au couleurs de sang de
dragon. L'univers de Ferelden n'est pourtant pas bien vaste et les
quelques origines que l'on vous propose si elles sont
particulièrement bien senties ne rajoutent que quelques gouttes de
bonheur à cet ensemble de joies. De plus on est en présence d'un
graphisme dépassé quand on se rapproche de la bestiole. Si le
design fait un travail de cache misère phénoménal et que la
modélisation des visages dans les cinématiques de discussion sert à
merveille des gros plans magiques et des travellings bien positionnés
pour travailler sur le flou artistique, il n'en reste pas moins que
les textures sont très inégales et que certaines modélisations et
arrières plans sont tout simplement honteuses pour des machines de
cet ordre.
Adeptes du crafting vous serez probablement déçus
alors que les fanas d'aventure et d'exploration seront ravis. Vous
autres qui vous attendiez à une révolution graphique de la part
d'Electrinic Arts et Bioware soulagez vous puisque l'ambition de ce
soft reste exceptionnelle. Les mécanismes de jeux de rôle sont ici
particulièrement bien
sentis et servis dans une histoire
particulièrement bien ficelée et pleine de quêtes à la texture
narrative délicieuse. L'ambiance sonore qui accompagne ces doux
moments de brutalité sanguine, une sauvagerie que l'on apprécié
aux taches de sang qui peuplent nos armures rouillées, est d'un
grand régal épique sans être pénible un seul instant. Bref, les
principaux intérêts du genre sont sauvegardés et magnifiés par le
jeu des origines qui si il ne rapporte pas énormément au niveau de
la durée de vie (encore que le charisme aidant on aura envie de
continuer à faire vivre son nain et son elfe dans un univers
parallèle) est un plaisir immersif rare. Les personnages se
retrouvent d'une histoire à l'autre et se confondent dans les
diverses origines sociales que contient un monde inconnu. C'est avec
une certaine maturité qu'on aborde les différents états et statuts
sociaux entre autre, comme un jeu de microcosme un poil plus violent
que de nature grâce à ses composantes heroïc fantasy fortes.
Par contre, et une fois encore, on se rend compte du désir flagrant de nous voir débourser un max avec des quêtes à extension magique que l'on pourra nous servir indéfiniment. Il est un peu dommage d'en avoir la certitude de manière aussi prononcé avec du contenu déjà téléchargeable deux semaines après la sortie et tout particulièrement quand un jeu se vend 70 euros en magasin sans ces derniers. Mais le jeu seul se suffit à lui même et se retrouve bien au delà de ses concurrents quoi qu'il en soit.